Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

D'ombre et de lumiere

7 avril 2018

Ecouter la vie

                                                           IMG_20180327_175110154_HDR

 

Au lever du soleil, une fois mon tour de garde terminé , je retourne sur les lieux de mon enfance. Je ne peux pas les habiter comme dans mon enfance. je ne peux pas les habiter comme autrefois, ni m'y sentir tout à fait chez moi, car je ne suis plus le petit garçon que j'étais. Ce que j'essaie de revisiter quand je parcours ces rues en songeant au passe, c’est ma propre histoire, pas  un lieu réel. Je m’aperçois, fantôme assis sur une marche, grimpant aux arbres, buvant sur un banc. Juste avant l’aube, a l’heure ou le monde est le plus froid, je peux m’avouer que c’est la peur de l’avenir qui m’a ramené ici. Parce que l'avenir est un exil, quand  on voit l'enfance et la jeunesse filer derrière nous, se perdre dans le bleu et disparaitre. La vie se consume en souvenirs qui n’existent bientôt plus que dans nos têtes, jusqu’à ce qu'eux aussi s'éteignent. Je ne sais pas comment font les autres pour affronter. La force des gens m’impressionne. Aux petites heures du jour, je peux m'avouer que je me suis réfugié ici parce que je me rappelais m’être senti en sécurité dans cette ville, parce que j’étais assez vieux pour comprendre que vivre était périlleux, que c’était un miracle, et parce que j’avais peur. Aujourd'hui, je me rends compte que c'était malsain. Je regardais derrière moi un passé auquel je n'avais plus accès, alors que j’aurais dû chercher le moyen d'avancer, parce que c’est ce que font les gens chaque jour; et c'est humain, c'est héroïque. Je sens que je suis prêt à partir, a me mettre en quête d'une autre vie, à prendre ma vie en main, a commencer pour de bon. Puis je me promène dans Lizzy Gardens, alors que le ciel s'ouvre comme une fleur et que le monde bleuit a la lueur de l’aube; je traverse les rideaux de bruine sous les arbres qui ont retenu la rosée entre leurs bras aimants toute la nuit et la déposent délicatement à l’arrivée du matin. Je me souviens des soirées ou nous prenions des psilos dans le pré, je me souviens de la brûlure de la vodka dans ma gorge sur ces bancs, de baisers si beaux que je n’aurais même pas rêvé de les voler derrière ces haies, de chansons jouées sur des guitares désaccordées qui semblaient électriques lorsqu'elles brisaient la paix de ce lieu. J'entends le chant des oiseaux dont les trilles s'entrelacent dans l’air. Et alors je me dis: pas encore. Je ne partirai pas tout de suite.

Quand je marche, je sens qu'il y a une grâce à tenter de recueillir au creux de ses mains la vie qui coule, a essayer de la retenir un instant avant qu’elle ne disparaisse, chassée par une eau nouvelle, des temps nouveaux. A l’aimer a l’instant où elle passe. Le monde s’achève sans cesse autour nous. Chaque mesure de notre partition appartient déjà au souvenir et à l’imagination au moment on nous la jouons. Autant l’écouter.

 

Ce qu'on entend  quand on ecoute chanter les rivières de Barney Norris

 

                            IMG_20180327_175146566             IMG_20180327_171824612

A

                                                                   

     

Publicité
Publicité
26 octobre 2015

Comme quelqu'un qui cherche à lire ce qui ne déchiffre plus

IMG_20141107_134249

Comme quelqu'un qui cherche à lire ce qui ne déchiffre plus les mots du livre,

comme quelqu"un qui tend la main et toutes les mains se détournent

comme quelqu"un qui a beaucoup marché et maintenant il ne sait plus s'il doit faire halte

Comme qui ressemble à ce qu'il n'est pas

et quelque chose se rebelle en lui et puis s'épuise

 

Morceaux de ciel Presque rien de Claude Esteban

 

Sans titre 110

IMG_20141107_133606

22 octobre 2015

le temps de l'écriture

Le temps nous embrouille, ne trouvez-vous pas ? Les physiciens savent jouer avec mais, en ce qui nous concerne, il faut nous accommoder d'un présent fugace qui devient un passé incertain et, si confus que puisse être ce passé dans nos têtes, nous avançons toujours inexorablement vers une fin. En esprit, cependant, tant que nous sommes vivants et que nos cerveaux peuvent encore établir des connexions, il nous est possible de sauter de l'enfance à l'âge adulte, puis en sens inverse, et de dérober, dans l'époque de notre choix, un petit morceau savoureux ici, un autre plus amer, là. Rien ne peut jamais redevenir comme avant, mais uniquement comme une incarnation ultérieure. Ce qui était autrefois l'avenir est maintenant le passé, mais le passé revient au présent à l'état de souvenance, il est ici et maintenant dans le temps de l'écriture.

 

Un été sans les hommes de Siri Hustvedt

P1100056

P1100058

4 octobre 2015

Sentir le ciel si vaste...

dans l'envol

 

 

 

 

30 septembre 2015

A quelle lumière découvrir la beauté des choses ...

DSCF2304

DSCF2305

 

En ces aubes où fermente la nuit

De quel élan

gravir?

De quel œil contempler

villes visages siècles douleurs espérance?

De quelles mains creuser un sol toujours fécond?

De quelle tendresse chérir vie et terre
Abolir la distance
Cicatriser l'entaille?

A quelle lumière découvrir la beauté des choses
Obstinément intacte sous le squame des malheurs?

Andrée Chedid

 

Publicité
Publicité
27 septembre 2015

Chaque monde est le reflet déformé de tous les autres

reflet

"Peut-être chaque monde n'est il que le reflet déformé de tous les autres, un miroir lointain dans lesquels les ordures semblent briller comme un diamant, peut-être n'y at-il qu'un seul monde en dehors duquel il nous est impossible de fuir car les lignes de ces chemins illusoires se rejoignent tous."

le sermon sur la chute de Rome de Jérome Ferrari

 

23 septembre 2015

Être vivant est un effort qui va bien au delà du simple fait de respirer.

nbv

 

 

Il meurt lentement celui qui devient esclave de l'habitude, répétant chaque jour le même parcours, celui qui ne change pas le rythme de ses pas, celui qui ne risque rien et ne change pas la couleur de ses vêtements, celui qui ne parle pas avec l'inconnu.

Il meurt lentement celui qui évite une passion, celui qui préfère le noir au blanc,
les points sur les « i » aux émotions touffues, celles-là mêmes qui font briller les yeux, celles qui transforment un bâillement en sourire, celle qui font battre le coeur face aux erreurs et aux sentiments.

Lentement meurt celui qui ne renverse pas les tables, celui qui est malheureux à son travail, celui qui ne risque pas ses certitudes contre des incertitudes pour suivre un rêve, celui qui ne se permet pas au moins une fois dans sa vie de fuir devant les conseils avisés.

Lentement meurt celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas, celui qui n'écoute pas de musique, celui qui ne trouve pas la grâce en lui-même.

Lentement meurt celui qui détruit le vrai amour, celui qui ne se laisse pas aider ; celui qui passe des jours à se lamenter de sa propre malchance ou de la pluie incessante.

Lentement meurt celui qui abandonne un projet avant de l'avoir commencé, celui qui ne pose pas de questions sur les sujets qu'il ne connaît pas, celui qui ne répond pas quand on lui demande quelque chose qu'il connaît.

Nous évitons la mort, à petites doses, en nous souvenant sans cesse qu'
être vivant est un effort qui va bien au delà du simple fait de respirer.

Seulement l'ardente patience nous permettra d'atteindre la joie splendide


neruda

 

 

 

19 septembre 2015

La réalité?

,,

c

 

 

"La vérité n'est pas forcément dans la réalité, et la réalité n est peut être pas pas la seule vérité."

Haruki Murakami Les chroniques de l'oiseau à ressort

 

18 septembre 2015

Les sons silencieux

Copie de IMG_0270_1

Je n'ai pas abandonné l'espoir de te faire connaître le silence, mais c'est une chose incroyablement difficile. Nous sommes perdus entre les bruits, partout, tout le temps, ça grogne, ça tempête, ça chuinte, ça gémit, ça bruisse, ça...
- Et c'est ce qui rend le monde vraiment amusant, non ?
- Pas seulement, à mon avis. Mais tu vois, pour réussir à créer une bulle insonorisée, c'est toute une affaire. Même dans mon bureau, au labo, des tas de petits bruits s'insinuent, comme les ronronnements des ordinateurs ou les tuyaux lointains dans les murs... Si une occasion se présente, je t'en ferai profiter, sois-en certaine. Aujourd'hui, si tu veux, je peux quand même essayer de te faire entendre des sortes de sons silencieux.
- C'est quoi ?
- Des sons qu'à force d'entendre tu n'entends plus.
- Bizarre... Très très très bizarre.

 

Entre les bruits de Belinda Cannone

17 septembre 2015

Pour qui Comment Quand et Pourquoi

 

20130813_214515

 

 

PERLIMPINPIN

 

Pour qui Comment Quand et Pourquoi 

Contre qui  Comment  Contre quoi
C'en est assez de vos violences
D'où venez-vous
Où allez-vous
Qui êtes-vous
Qui priez-vous
Je vous prie de faire silence
Pour qui  Comment  Quand et Pourquoi
S'il faut absolument qu'on soit
Contre quelqu'un ou quelque chose
Je suis pour le soleil couchant
En haut des collines désertes
Je suis pour les forêts profondes
Car un enfant qui pleure
Qu'il soit de n'importe où
Est un enfant qui pleure
Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt
Que c'est abominable d'avoir à choisir
Entre deux innocences
Que c'est abominable d'avoir pour ennemis
Les rires de l'enfance 
Pour qui Comment Quand et Combien
Contre qui  Comment et Combien
À en perdre le goût de vivre
Le goût de l'eau  le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles 
Mais pour rien  mais pour presque rien
Pour être avec vous et c'est bien
Et pour une rose entr'ouverte
Et pour une respiration
Et pour un souffle d'abandon
Et pour ce jardin qui frissonne
Et pour vivre passionnément
Et ne se battre seulement
Qu'avec les feux de la tendresse
Ne rien se dire éperdument
Mais tout donner avec ivresse
Et riche de dépossession
N'avoir que sa vérité
Posséder toutes les richesses
Ne pas parler de poésie
En écrasant les fleurs sauvages
Mais faire jouer la transparence
Au fond d'une cour au murs gris
Où l'aube n'a jamais sa chance
Contre qui Comment  Contre quoi
Pour qui Comment Quand et Pourquoi
Pour retrouver le goût de vivre
Le goût de l'eau le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles
Contre personne et contre rien
Mais pour toutes les fleurs ouvertes
Mais pour une respiration
Mais pour un souffle d'abandon
Et pour ce jardin qui frissonne
Et vivre passionnément
Et ne se battre seulement
Qu'avec les feux de la tendresse
Et riche de dépossession
N'avoir que sa vérité
Posséder toutes les richesses

Rien

Que la tendresse
Pour toute richesse
Aimer
Aimer
Et  Vivre
Ô Vivre
Avec tendresse

Vivre

Et  tout donner
Avec ivresse !

 

 Barbara

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 > >>
Publicité
Archives
Newsletter
Pages
Publicité