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D'ombre et de lumiere
29 novembre 2008

Béances

Jusqu'où avait-elle rêvé d'aller? Jusqu'au bout, pensait-elle. Mais au bout de quoi? Au fond d'elle, elle se disait qu'il n'y avait pas d'aboutissement, seulement des recommencements, puisque l'inassouvi dissémine ses trous en nous. Il lui fallait, tôt ou tard, accepter les choses telles qu'elles étaient, puisqu'elle n'y pouvait rien, elle devait se faire une raison.
Des vagues de réflexions la submergeaient : que seraient nos rêves, nos espoirs, nos aspirations, sans ces pertes, ces manques, ces béances que nous cherchons à boucher, durant toute une vie? L'inassouvi nous saisit, d'autorité, il s'agit de danser nos rages comme nos joies. Bon gré mal gré, il faut le temps qu'il faut pour voir la neige fondre et fouler à nouveau l'herbe du printemps. Un rêve ne s'accomplit que pour nous laisser dans l'urgence d'en former un autre. Chaque objectif touché devient ainsi un point de départ. Vu autrement, le bout de la rue est aussi son début. L'inassouvi, surgi de nulle part, nous surprend partout, à tout moment, et creuse son cratère en nous. Aboutissement? Où et comment? Peu importe, puisque la ligne continue.

Inassouvies, nos vies  Fatou Diome

 

   

      

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Commentaires
M
Un très beau texte... Beaucoup d'échos...
M
et elle est belle, cette ligne qui continue ...
M
"Une faim pour chaque grenier, une soif pour chaque source..."
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