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D'ombre et de lumiere
29 septembre 2008

Le monde du rêve n'existe pas moins fort que le monde réel.


Le faiseur de rêves...


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"Je m'assieds sur la banquette. Je passe la main dans mes cheveux et j'attends que le chagrin se retire. Il finit toujours par se retirer. Je regarde vers le mur du fond de la cuisine. Il s'agit de vérifier la présence ou l'absence de la mirifique porte bleue. Je sais parfaitement que je ne dispose pas d'une remise et encore moins d'un cagibi somptueux aux airs de salle de bal. J'ignore ce que j'espère. Peut-être croiser le mirage de Mme Cohen, la douanière de l'autre espace, du monde dans lequel les souhaits ont un pouvoir performatif. Que la porte soit et la porte fut. Le monde du rêve n'existe pas moins fort que le monde réel. Quelle est la différence? Soudain je ne sais plus. Dans le monde des rêves, on n'a pas de soucis, me dis-je. Mais c'est faux, dans les cauchemars, on n'a que ça. Dans le monde réel, les actes ont des conséquences; c'est cependant aussi le cas dans-les rêves. Non, je m'égare. C'est plus général, une question de continuité. Dans la vie, tout s'enchaîne, l'erreur d'hier avec la réparation de demain, la faute du mois dernier avec le châtiment du mois suivant. Dans les rêves, en revanche, les tranches de vie sont étanches."


Agnès Desharthe "Mangez-moi"

 

et faiseur de couleurs.


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mur

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Commentaires
C
Photeil,<br /> Tua s bien raison!!<br /> J'y pensais mais par facilité j'avais laissé passer...<br /> Mais voilà c'est recadré, c'était pas grand chose et ça valait bien le coup!!
E
Superbes couleurs !!!!
B
L'imaginaire à plus de force que la raison ! Bonne journée à toi
P
évoque à mes yeux un paysage-mirage de mon cher désert avec les fonds de lacs desséchés et chargés de sel!<br /> Suggestion: un petit recadrage serait le bienvenu pour supprimer les quelques millimètres d'orange qui dérangent en haut à droite de l'image...<br /> A bientôt!
T
qui permet à notre imaginaire de déployer ses ailes!<br /> Voilà un texte de Chen Kua (1031-1094), Mong-k'i pi-t'an (chapitre 17) :<br /> "Vous devriez d'abord chercher un mur en ruine, et étendre soigneusement sur ce mur une pièce de soie blanche. Alors appuyez-vous sur ce mur en ruine, et matin et soir contemplez-le. Quand vous l'aurez regardé assez longtemps à travers la soie, vous verrez sur le mur ruiné des bosses et des méplats dont le tracé sinueux formera parfaitement le dessin d'un paysage. Retenez bien en esprit l'image perçue par vos yeux, alors les bosses formeront les montagnes, les fonds formeront les eaux, les creux formeront les vallées, et les failles les cours d'eau. Les parties claires constitueront les premiers plans et les parties sombres les lointains. Grâce à la faculté qu'à l'esprit de saisir les choses et l'idée de les instaurer, vous croirez voir là des personnages et des animaux, des herbes et des arbres, des créatures volantes et mouvantes allant et venant. Quand(ce spectacle)s'imposera à votre regard, vous gouvernerez votre pinceau au gré de votre pensée. Alors dans le silence de la contemplation, en état de communion spirituelle, le paysage vous apparaîtra dans sa vérité spontanée comme façonné par la Nature, sans rien qui rappelle une oeuvre humaine. Voilà ce qu'on appelle une peinture vivante. <br /> (Traduction Nicole Vandier-Nicolas) <br /> <br /> Et puis, il y a ce brin d'herbe dont les deux antennes (à la manière d'un escargot) dirigées vers le mur disent une contemplation étonnée!...
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