Tu t'en vas sans moi, ma vie.

Tu t'en vas sans moi, ma vie.
Tu roules.
Et moi j'attends encore de faire un pas.
Tu portes ailleurs la bataille.
Tu me désertes ainsi.
Je ne t'ai jamais suivie.
Je ne vois pas clair dans tes offres.
Le petit peu que je veux, jamais tu ne l'apportes.
A cause de ce manque, j'aspire à tant.
A tant de choses, à presque l'infini...
A cause de ce peu qui manque, que jamais tu n'apportes.

Henri Michaux "La nuit Remue"

Comments

[dourvac'h]

Le petit peu que je veux, jamais tu ne l'apportes.
A cause de ce manque, j'aspire à tant.
A tant de choses, à presque l'infini...

Cela fait beaucoup d'échos en nous, ces paroles d'Henri Michaux... et ton crépuscule, chère Corinne, sert de caisse de résonnance ! Photo superbe, bien sûr, caspar-david-friedrichienne...

[Caboche]

Aspirer à l'infini ou laisser fuir l'essentiel?
Un auteur que je découvre ici et que je lirai.
Quel photo!

[too banal]

tiraillée entre présence et absence...

[Fugitive]

Un dégradé à la Paul Klee. Rythmes de l'horizon...

[michelgonnet]

Il y a toujours dans notre aspiration à être au plus près de la vie le besoin de cet Autre qui s’aimant lui-même saura nous dire « Je vous aime ».